Abus dans l’Eglise, sacrifices humains et harcèlement institutionnel

Sur LINKEDIN, avait été publié cet article :
Cet article avait été beaucoup lu chez les catholiques, et nombreux m’ont contacté, sans vouloir apparaitre publiquement, ce qui était compréhensible.
Aujourd’hui, alors qu’est paru sur ce blogue, le dernier article a eu un retentissement semblable et des explications sur le positionnement du chercheur apparaissent nécessaires : Sa volonté de rester sur le terrain anthropologique uniquement, n’aurait pas été comprise.
Le refus d’aborder le terrain théologique est bien volontaire.
Pour le comprendre, il faut, de nouveau, choisir le sujet des abus sexuels. Notre recherche le considère comme un harcèlement institutionnel, donc à considérer comme un sacrifice humain. Seule une observation anthropologique permet de le constater.
Le dernier numéro de prier, revue remarquable, intégrant toutes les spiritualités, y compris extérieures au christianisme, permet de comprendre ces propos, sans les caricaturer, mais en les contredisant sereinement, mais publiquement
Le philosophe, MARTIN STEFFENS a écrit sa rubrique mensuelle, en mettant en exergue, une citation de SAINT-PAUL : « En organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu » (1, Corinthiens, 12, 24)
Extraits : « Dans sa première lettre aux corinthiens, Saint Paul compare l’Eglise …au corps humain…Ce n’est ni le corps grec ou romain de la belle musculature, ni celui qu’on définit aujourd’hui par la science, comme un ensemble de fonctions métaboliques. Le corps, notre corps, est pour Saint-Paul le symbole, réel, charnel de l’amour.
Dans cette lettre, en effet, Saint-Paul mesure la pertinence de sa comparaison au soin qu’apporte la communauté apporte à ses membres les plus fragiles et les moins dignes…C’est notre attitude, à leur égard, qui vérifie notre bonne constitution….Mais surtout, cela signifie que…la victime qui témoigne d’un abus, personne fragilisée s’il en est, est celle dont nous avons le plus besoin. »
La première épitre aux Corinthiens n’est pas la seule à utiliser cette comparaison du corps, citons le passage célèbre, et parfois ou souvent, objet de « scandale » du chapitre 5
« Soyez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ;
2 et marchez dans la charité, à l’exemple du Christ, qui nous aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et un sacrifice d’agréable odeur….
Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.
22 Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ;
23 car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le Sauveur.
24 Or, de même que l’Eglise est soumise au Christ, les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses.
25 Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle,
26 afin de la sanctifier, après l’avoir purifiée dans l’eau baptismale, avec la parole,
27 pour la faire paraître, devant lui, cette Eglise, glorieuse, sans tache, sans ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée.
28 C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.
Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins, comme fait le Christ pour l’Eglise, »
SAINT PAUL ne nous écrit pas qu’il s’agit d’une anthropologie sacrificielle, c’est évident pour lui : C’est la seule à son époque. Par contre, il décrit une rupture anthropologique, provoqué par Jésus, qui est chrétienne (chez lui et a donc un caractère théologique) , mais pourrait aussi être adopté par ceux qui considèrent Jésus, comme un prophète. C’est la raison de notre volonté de rester à cette vision anthropologique. Une rupture n’est telle, qu’adoptée par une multitude.
Nous n’y voyons pas un texte scandaleux, dont il faudrait s’excuser pour le mépris, soi-disant affiché pour les femmes. Au contraire, ce peut, ainsi, être un sujet de dialogue avec les musulmans, sans polémiques.
Chez les humains, comme chez les animaux, existent des dominants et des dominés. Actuellement, on constate, que cette division peut être indépendante du genre.
La seule différence avec les autres vivants, c’est que cette division mène, chez les humains, aux sacrifices. Saint-Paul, comme dans sa lettre à Philémon, s’adresse au dominant, pour lui demander de se sacrifier : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle, »
Si on met, sur le même plan, le dominant ( pêcheur qui a provoqué le scandale, prêtre, religieuses, diacres…) et les victimes dominées, en demandant à celles-ci de pardonner (en confession ou en montrant Jésus sur la croix), un système sacrificiel est provoqué et encouragé : C’est bien le cas pour les abus dans l’Eglise ( il suffit de relire le rapport de la CIASE). Nous pouvons donc bien le qualifier de harcèlements institutionnels (ou systémiques). Pour le faire disparaitre, les catholiques doivent, au moins (dans un premier temps), prendre conscience