Cet article d’un psychiatre reconnu et renommé, intéresse toute la société, maintenant que le « trouble de la personnalité borderline » n’est plus réservée à la nosographie psychiatrique, mais est employée dans le langage courant et peut servir d’insulte et, plus grave, d’exclusion.
Il pose le problème de la science médicale
« Un consensus affiché peut aussi servir à neutraliser le débat… invoquer la validité comme argument de clôture revient à faire comme si décrire correctement suffisait à soigner justement.
Ce glissement est central.
La clinique ne se réduit pas à la description, et un diagnostic n’est jamais un simple outil neutre : il agit, il transforme la relation, il produit des effets réels. »
Il pose le problème de la science médicale, propre à la psychiatrie
« Cette faiblesse explicative n’est pas un détail technique. Elle a des conséquences cliniques majeures. En l’absence de modèle causal, le diagnostic tend à fonctionner comme une essence supposée de la personne. Ce qui est observé est implicitement attribué à ce qu’elle est, et non à ce qu’elle a vécu, traversé ou appris.
Un diagnostic peut être méthodologiquement solide, statistiquement robuste, et pourtant producteur de violence clinique.
Violence symbolique, d’abord : lorsqu’une étiquette fige une personne dans une identité psychopathologique.
Violence relationnelle, ensuite : lorsqu’un diagnostic modifie durablement la manière dont la parole du patient est reçue, interprétée ou disqualifiée.
Violence institutionnelle, enfin : lorsqu’il justifie des refus de soins, des restrictions de prise en charge ou des attitudes thérapeutiques défensives.
La validité d’un diagnostic ne dit rien de tout cela »
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