
Après le temps des expériences, puis le temps de la compréhension, vient celui des résultats.
Ces résultats de la recherche menée par l’association 2AVSTO, à partir des deux expériences (à La Poste et dans une copropriété confrontée à un syndic professionnel aux pratiques douteuses), sera résumé dans la deuxième partie de l’article publié le 05/10/2023.
Ils sont illustrés par cette reproduction du tableau de Gustave Doré, représentant le mythe grec d’Andromède, fille de Cassiopée et de Céphée : Cassiopée prétendit un jour … que sa fille Andromède était plus belle que les Néréides, nymphes de la mer, elles aussi d’une très grande beauté. Outrées par cette insolence, les nymphes demandèrent à Poséidon, dieu de la mer, de les venger de cette insulte. En colère, le dieu envoya un énorme monstre marin, nommé Céto, ravager les côtes d’Éthiopie1. Les tempêtes furent si violentes que, paniqué, Céphée alla demander conseil auprès de l’oracle d’Amnon en Lybie. La cause du malheur provenant de la beauté d’Andromède, l’oracle dit à Céphée que la seule façon de sauver son royaume était de sacrifier sa fille Andromède au monstre2,3. Andromède est donc enchaînée nue à un rocher près du rivage…. Cette notion de sacrifice est le centre de ces résultats et est centrale dans la recherche mimétique.
La synthèse théorique des résultats, issu d’un travail anthropologique sur un terrain sociétal vient de paraitre
Parallèlement à ce travail sur le terrain, j’avais repris des études avec l’équipe de chercheurs de l’ISEOR, fondé par Henri SAVALL. Un épisode d’harcèlement vécu avait déclenché l’envie (ou plutôt offert l’opportunité) de les entreprendre. Le mémoire, ci-dessous, est le résultat de ces deux années
Laurent CAPELETTI, actuel directeur de l’ISEOR, est un auteur d’un des articles de l’ouvrage, publié en octobre 2023,
Il expose les résultats des recherches interventions menées par les chercheurs de l’ISEOR
Fondés sur cette méthode d’observation (qui a été appliquée à La Poste, pour ma recherche de mémoire, avec les adaptations nécessitées par les spécificités de cette entreprise) les résultats..
- Identification de 5020 dysfonctionnements génériques
- Mesure du niveau de coûts cachés entre 20 000€ et 70 000€ par personne et par an.
Mais, je l’ai écrit dans ce mémoire. Le directeur de La Poste, qui avait financé mes études, pourtant convaincu par cette démonstration, ne put appliquer mes conclusions, en me révélant la raison de ce blocage : L’existence de deux groupes rivaux parmi les directeurs stratégiques.
Or le but de cette recherche, décrite dans ce mémoire, était bien de donner des moyens d’action et renouveler la philosophie d’action pour des syndicats.
L’application de ce mémoire dans un syndicat
avait montré l’existence d’un harcèlement institutionnel, qui est devenu l’objet de mes recherches. Elles s’inscrivent parfaitement dans celles exposées dans cet ouvrage collectif, mais répondent plus aux besoins d’hommes politiques et de syndicalistes (cf. vidéo ci-dessous) d’avoir des outils théoriques pour agir. Je les ai trouvé dans la recherche mimétique
Le constat de François RUFFIN rejoint aussi notre recherche, en soulignant le rôle de contre pouvoir et préventif des CHSCT. Seule cette instance pouvait permettre une recherche dans son sein, avec production officielle d’un mémoire professionnel. Cette recherche avait permis d’éviter le déclenchement, à La Poste, de l’art 40 du code de procédure pénale.
La recherche sur le harcèlement institutionnel s’inscrit, donc, dans la recherche mimétique.
A La Poste, les outils pour agir permettent à un individu seul d’agir, en s’inscrivant dans un cadre collectif, protégé par lui, en le rendant plus efficace, centré sur le refus de tout sacrifice humain.
Mais dans le cas, où nous ne pouvons (et devons) agir seul, (cas de la recherche intervention en copropriété), les résultats de la recherche intervention, difficiles à obtenir (vu les conditions à respecter) sont plus étonnants. En effet, les responsables du harcèlement institutionnel, s’ils ne voient pas de collectif, sont tentés à aller jusqu’au bout.
Ils méritent d’être décrits dans un article à paraitre fin septembre.
La recherche mimétique, elle-même, s’inscrit dans les recherches scientifiques où « les avancées scientifiques permettent d’affirmer que la croyance en Dieu est devenue rationnelle. » Qu’est l’Homme ? Quand et comment est-il apparu ?
2 articles du blogue WordPress, l’Emissaire, lié à l’association de recherche mimétique discutent de ces sujets, un article Salvador LL.« Mécanisme victimaire et hominisation » montre que ces questions sont débattues chez les chercheurs se réclamant de la théorie mimétique.
Imitation et attribution de la causalité : la genèse mimétique du soi, la genèse mimétique du réel : application à la « psychose naissante » et à l’autisme. Université Paris V, 1996. peut être utilement consulté, au préalable.
Ce dernier article a été abondamment commenté par, notamment ceux dont je retiens les conclusions pour ma propre recherche : Luc-Laurent Salvador, l’auteur de la note de recherche ci-dessus et Jean-Marc BOURDIN, qui a écrit : « Durant ce million d’années, il y a eu beaucoup plus de gibiers tués que de meurtres fondateurs et cette chasse a exigé le développement de la communication verbale et non verbale, la définition de tactiques, voire de stratégies, la mise au point de javelots puis de propulseurs, la taille de la pierre, des déplacements vers des terrains giboyeux en fonction des saisons, des règles de partage des morceaux, la cuisson, la conservation, la confection de vêtements, le travail des os et de l’ivoire, etc. A mon sens, ces circonstances ont eu des effets au moins aussi décisifs sur l’hominisation que la sidération face aux victimes de meurtres collectifs.
Mais je reconnais volontiers pour les deux hypothèses que nous sommes dans la spéculation plutôt que la connaissance. Encore que la mienne, matérialiste, dispose de preuves archéologiques et paléontologiques plus évidentes !
J’ajoute que si on adopte l’éclairage biblique à la suite de Girard, Adam et Eve sont des cueilleurs, que la chute du Paradis fait songer au passage du paléolithique au néolithique quelque part en Mésopotamie et que le meurtre fondateur de la Genèse met aux prises un cultivateur et un éleveur… Il n’interviendrait donc qu’à la suite de la ratification du sacrifice d’un animal domestique par Abel et le refus de prendre en compte les prémices de céréales de Caïn. Quant aux cueilleurs Adam et Eve, on peut se demander s’ils n’étaient pas aussi chasseurs puisque Dieu avait mis à leur disposition du gibier. Les preuves que j’évoque sont les ossements retrouvés naturellement, l’extinction de certaines espèces comme les mammouths et rhinocéros laineux ou les lions des cavernes, les représentations dans l’art pariétal et mobilier : tous ces éléments démontrent, sans que personne ne le discute d’ailleurs, la centralité de la chasse au gros gibier durant l’hominisation….. Pour moi la rivalité mimétique est une réalité et les meurtres fondateurs très lointains jalonnant l’hominisation une hypothèse. Les interdits visent à éviter la rivalité mimétique et les rituels sacrificiels sont des dispositifs destinés à prévenir les crises ou à rétablir la concorde civile quand celle-ci a été mise en péril »
L’article de synthèse théorique de mes recherches se conclut ainsi
« Sans reprendre toute l’histoire de l’évolution de cette hypothèse de départ …, je remets en cause, in fine, non pas le meurtre fondateur, mais son récit. Il est beaucoup plus simple (on ne se heurte pas aux difficultés exposées ci-dessus) et logique d’envisager le (ou les) comme le résultat de luttes entre deux (ou plus) dominants pour le contrôle d’un territoire (d’une tribu…). Mais je la pose, simplement, comme hypothèse intéressante à étudier, car elle implique une anthropologie ontologique ! »